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« À Carnac, il y a un traumatisme qui perdure » : un long combat avant le classement des menhirs à l'Unesco
« À Carnac, il y a un traumatisme qui perdure » : un long combat avant le classement des menhirs à l'Unesco

Le Parisien

time4 days ago

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« À Carnac, il y a un traumatisme qui perdure » : un long combat avant le classement des menhirs à l'Unesco

« Pour le Breton que je suis, ce moment marque une étape historique pour notre patrimoine culturel. » Maire de Carnac (Morbihan) et président de l'association Paysages de mégalithes, Olivier Lepick était visiblement heureux et ému à l'annonce ce samedi au siège de l'UNESCO du classement des mégalithes de Carnac et des rives du Morbihan à la liste du Patrimoine mondial . Et pour cause, cette inscription en fait le premier site breton à intégrer la prestigieuse liste, et le 54e site français. « À l'instar de la Grande Muraille de Chine, des pyramides d'Égypte ou de la Grande Barrière de corail , le Morbihan rejoint le cercle restreint des territoires reconnus pour leur valeur universelle exceptionnelle », se félicite l'association Paysages de mégalithes qui portait le projet. Ce classement récompense un travail collectif de treize ans rassemblant de nombreuses collectivités dont 28 communes, le Centre des monuments nationaux (CMN), le Conservatoire du littoral et de nombreuses associations. Même si d'autres sites mégalithiques du néolithique figurent déjà sur la liste, comme Stonehenge, au Royaume-Uni, les membres du comité de l'Unesco reconnaissent ainsi le caractère unique au monde de cette zone exceptionnelle, caractérisée par une abondance et une diversité de mégalithes datés entre 3 000 et 6 000 ans avant notre ère. Si les touristes sont nombreux à se presser pour visiter les alignements de Carnac, l'un des 550 sites les plus connus, géré par l'État, beaucoup ignorent que 75 % des sites désormais protégés appartiennent à des propriétaires privés dont beaucoup préfèrent rester discrets. Non seulement pour éviter l'afflux de visiteurs chez eux, mais aussi parce qu'ils conservent, pour certains, une réelle crainte de se voir déposséder de leur monument et de leur terrain. L'histoire de la nécessaire conservation des fragiles mégalithes de Carnac et de ses environs a été en effet marquée par deux vagues d'expropriation. On retrouve la trace des premières dans les archives de la fin du XIXe siècle, période à laquelle l'État, à défaut de pouvoir acquérir à l'amiable des parcelles, n'hésita pas à exproprier des habitants et à démolir leurs maisons. De même, au début des années 1990, un nouveau grand projet d'aménagement prévoyait des expropriations. La résistance s'était organisée parmi les habitants qui avaient manifesté. Les mesures d'expropriation avaient été stoppées en décembre 2002 après le recours en justice de l'association Menhirs libres, créée en réaction. « À Carnac, il y a un traumatisme qui perdure. L'État est intervenu de manière cavalière par le passé », confirme Rémi Cochen, membre de l'association. Si cette dernière a finalement adhéré au projet de l'association Paysages de mégalithes, elle reste vigilante. « Le classement Unesco était logique mais n'est pas une fin en soi. Pour nous, il est très important que les populations locales soient à l'avenir impliquées dans les décisions », explique Rémi Cochen. Le long combat pour la préservation du trésor mégalithique est loin de s'achever avec ce classement.

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